E-TRANS : pour électrifier les flottes de véhicules lourds

E-TRANS : un tremplin national pour électrifier les flottes de véhicules lourds


En France, l'ADEME a lancé à l'été 2024 le programme E-TRANS, financé via les Certificats d'Economie d'Energie (CEE) et donc par des fonds privés. Ce programme a pour ambition d'accélérer l'électrification des véhicules lourds en soutenant à la fois l'achat et la location de véhicules électriques. Un appel à projet rendait disponible 110,2 millions d'euros pour tout type d'entités, tandis qu'un guichet dédié aux TPE et PME mettait à disposition 20 millions d'euros supplémentaires. Les résultats de cette initiative sont significatifs: 674 projets ont été accompagnés représentant l'acquisition ou la location de 2 162 poids lourds et de 369 autocars et autobus. Le bénéfice environnemental est estimé à près de 120 000 tonnes équivalent
CO2 évités chaque année d'après un communiqué du Gouvernement.


Parmi les entreprises bénéficiaires, Prévoté Transport et Logistique est une illustration des possibilités de ce programme. Engagée depuis plusieurs années dans une stratégie de transition énergétique, après avoir introduit le gaz et le biocarburant B100 dans sa flotte, l'entreprise a franchi un nouveau cap en installant sa première station de recharge et en intégrant cinq nouveaux véhicules électriques grâce à E-TRANS.
Alors que ce programme touche à sa fin, il cède la place à un financement par fiche CEE. Le principe est le suivant : l'achat ou la location d'un véhicule électrique génère des certificats, qui peuvent ensuite être revendus à des fournisseurs d'énergie pour financer une partie de l'investissement. Ce mécanisme offre un soutien financier particulièrement attractif :  l'aide obtenue peut atteindre entre 35 000 et 40 000 euros pour un porteur de 19 tonnes, et jusqu'à 60 000 euros pour un tracteur routier.
En complément du programme E-TRANS, le dispositif Advenir piloté par l'Avere-France, également financé via les CEE, se concentre sur le financement de bornes de recharge de véhicules lourds et légers. Selon le ministère des Transports, au 1° janvier 2025, ce sont déjà 972 points de recharge qui ont été installés dans les dépôts d'acteurs du transport, représentant 5,1 millions d'euros de primes engagées. En parallèle, 24 stations de recharges dédiées ou accessibles aux poids lourds sont désormais en service.


Historiquement, les poids lourds électriques étaient principalement utilisés pour des trajets courts, en raison de leur autonomie limitée à 250-300 kilomètres. Ils étaient ainsi cantonnés aux zones urbaines et aux trajets dits du « dernier kilomètre ». Cependant, les avancées technologiques changent la donne. Avec des modèles proposant aujourd'hui jusqu'à 400k km d'autonomie, voire plus de 600 km pour certains constructeurs, les usages s'étendent au transport routier régional. Cette évolution des pratiques impose un nouveau maillage des infrastructures: on constate un déploiement progressif des stations de recharge sur les grands axes, au-delà des seules zones périurbaines.


En consolidant l'électrification des véhicules et en développant les infrastructures nécessaires à leur déploiement, ces aides publiques et privées forment un écosystème cohérent au service de la transition énergétique du transport routier. Pour aller plus loin, l'introduction d'un bonus écologique dédié aux véhicules lourds électriques de faible tonnage, sur le modèle de celui existant pour les véhicules légers, constituerait un signal fort en faveur de leur adoption.
Une telle mesure permettrait de lever un frein économique important et d'accélérer la transition, notamment pour les petites et moyennes entreprises. Pour les acteurs du secteur, ces dispositifs représentent une opportunité à saisir: anticiper les futures réglementations, améliorer leur impact environnemental, et se positionner en pionner sur un marché en pleine mutation.


 

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