La Renault 14 est imaginée pour remplacer la Renault 6. Pourtant on est encore au début de la commercialisation de cette dernière, en 1968. Mais la modularité et l’espace proposé dans l’auto deviennent de plus d’arguments que la régie ne peut ignorer. On part alors vers une auto compacte, cinq portes, et avec le hayon qui s’impose petit à petit comme LA signature de la gamme Renault, n’en déplaise aux puristes qui voudraient que ce coffre ne soit qu’utilitaire.
Les études sont déjà bien avancées quand arrive le choc pétrolier. Les demandes des clients changent, la future auto doit suivre. Renault va alors revoir sa copie, en mettant les bouchées double sur la partie sécuritaire. La Renault 14 est étudiée avec des moyens informatiques, ce qui est plutôt innovant pour l’époque, et elle subit de nombreux crash-test.
Quand on fige le dessin extérieur, la Renault 14 est une voiture plus ronde que ses concurrentes. Un dessin avant-gardiste mais qui doit pouvoir vieillir correctement. D’ailleurs, le petit « plus » stylistique, avec l’intégration des rétroviseurs dans le coin de la vitre avant fera école (et pas que chez Renault).
Le 1218 cm³ de 57ch est un moteur qui sera installé en transversal, avec la boîte et le pont dans le même carter que le moteur. Tout alu et à arbre à cames en tête, il est résolument plus moderne que le Cléon que la régie a l’habitude d’utiliser à toutes les sauces.
Lancement timide en 1976
C’est fin Mai 1976 que la Renault 14 est présentée par la régie. Elle entre en production peu après, à Douai, sur une ligne en grande partie robotisée. La R14 est moderne et l’assume. Son but est alors de récupérer des parts de vente de la R6 tout en allant chercher celles de la Golf qui est (déjà) une référence du marché. Côté pub, on parle alors de la « 7cv du bonheur ».
L’accueil est plus que timide. Seules 58.000 autos sont vendues la première année.
La Renault 14 devient la Poire en 1977
En fait la fameuse histoire de la poire arrive très vite. C’est Publicis qui propose cette idée à Renault. L’idée est de la comparer au fruit, pas tant au niveau de ses formes rondouillardes que de la répartition des éléments. Un petit moteur à l’avant et un grand espace à l’arrière pour l’habitabilité. L’idée n’est pas si mauvaise sur le papier.
Quoi qu’il en soit quand la publicité sort en 1977, la Renault 14 ne capitalise pas dessus puisqu’elle est moquée ! Le pire là dedans c’est que Renault et Publicis vont s’entêter et proposer « La Poire c’est confortable » et « Une Poire qui a la pêche » et finir d’enterrer l’image de la voiture.