Le 1er mai : le prix de la carte grise des voitures électriques explose

Pendant des années, la voiture électrique s’est vu dérouler le tapis rouge. Prime à l’achat, bonus écologique, carte grise quasi gratuite… Tout était fait pour séduire les automobilistes encore frileux. En 2025, le ton change. Ce qui était un avantage devient une charge, et l’exonération de la taxe régionale disparaît dans l’immense majorité des cas.

Jusqu’à aujourd’hui, immatriculer un véhicule zéro émission relevait presque du geste symbolique : 13,76 € en moyenne, grâce à l’exonération de la taxe régionale. Depuis 2020, ce coup de pouce visait à stimuler l’essor de l’électrique et de l’hydrogène dans un marché encore marginal. Mais l’exception s’efface.

Le 1er mai 2025, cet avantage prend officiellement fin dans presque toutes les régions. Même les Hauts-de-France, qui figuraient jusque-là parmi les derniers bastions de l’exonération totale, ont mis fin à ce régime préférentiel en mars. Partout ailleurs, les certificats d’immatriculation pour véhicules électriques seront désormais taxés au tarif standard.

En 2019, les voitures électriques représentaient à peine 1,7 % des ventes en France. Six ans plus tard, elles pèsent 17 % du marché. Le pari de la transition semble réussi, mais cette réussite a un coût.

Les régions, bénéficiaires directes de la taxe sur les cartes grises, voyaient là un manque à gagner considérable. Dans certaines collectivités comme l’Occitanie, l’absence de revenus liés aux immatriculations électriques représentait jusqu’à 24 millions d’euros par an. Pire : les recettes issues des véhicules thermiques, elles, s’effondrent avec la chute des ventes d’essence et de diesel.

Le projet de loi de finances 2025, adopté en février après d’intenses débats parlementaires, a donné carte blanche aux régions. Trois options : exonération totale, exonération partielle à 50 %, ou taxation complète. Les régions n’ont pas hésité.

Le tarif du cheval fiscal varie selon les territoires – entre 30 et 60 € en moyenne. Et les conséquences sont immédiates : Renault 5 E-Tech (5 CV fiscaux)  Avant : 13,76 € En Île-de-France : 288,51 € En Normandie : 313,76 € Tesla Model Y (8 CV fiscaux) :  Avant : 13,76 € En Île-de-France : 453,36 €En Normandie : 493,76 €

Des hausses jusqu’à + 3 400 %, sur des modèles pourtant censés incarner l’avenir de la mobilité. La carte grise devient un véritable poste de dépense.

Cette réforme intervient alors même que la carte grise s’apprête à entrer dans l’ère numérique, via l’application France Identité. Elle sera bientôt accessible depuis un smartphone, mais cela ne change rien à la réalité : dématérialisée ou non, elle pèsera davantage dans le budget auto.

En quelques mois, le signal envoyé par les pouvoirs publics a changé. Moins de bonus écologique, plus de fiscalité à l’achat, une TVA toujours à 20 % : les incitations fondent comme neige au soleil. Résultat : la voiture électrique, autrefois favorisée, devient presque une voiture comme les autres… fiscalement parlant. Et ce virage pourrait bien ralentir une dynamique encore fragile. Car si l’électrique gagne du terrain, elle reste inaccessible à une grande partie des ménages. Alourdir le ticket d’entrée revient à restreindre son adoption, en contradiction avec les objectifs climatiques affichés.

Sources : https://www.lesnumeriques.com/

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